La vie est pleine de défis. Les difficultés économiques, les maladies graves, les problèmes familiaux et l'agitation politique tourmentent les gens au quotidien. La façon dont une personne fait face à chaque défi qui se présente à elle en dit long sur son caractère, sur ce qu'elle est au fond d'elle-même. Certaines personnes puisent leur force et leur inspiration dans les expériences des autres. De nombreux poètes célèbres du passé et du présent ont aidé et inspiré les gens à affronter et à surmonter les nombreux défis de la vie à travers les mots de leurs poèmes. Ces poèmes aident les gens à voir qu'ils ne sont pas seuls dans leurs luttes et qu'il est possible de surmonter leurs problèmes. Voici une sélection de poèmes sur la vie classés par thèmes. 


Poème 1 : La vie n'est pas toujours facile.

Poète :  Maxalexis.

Recueil : Libre de penser (2001)


Libre de penser, de rire et d'aimer,
Profiter des secondes de bonheur,
De paix, de joie et savoir décider,
Sans aucune crainte et sans peur :
Savoir dire non, oser et choisir,
Construire, entreprendre et bâtir.

Il suffit de si peu de chose,
Un peu de courage si j'ose.
La vie n'est pas toujours facile,
Mais il suffit de redresser la tête,
D'affronter certaines adversités,
Avec beaucoup de sincérité.

Suivre son cœur, ses pensées,
Ses choix et ses propres idées.
C'est alors et seulement ainsi,
Que l'on devient acteur de sa vie.

Il faut dans la vie savoir aussi,
Tendre la main à qui en a besoin,
Sans espérer un retour... ni rien,
Juste se dire que c'était bien.

Alors s'installe l'harmonie avec soi-même,
Et ainsi le monde parait presque parfait !

 

Poème 2 : La vie est une fleur

Poète : Christelle David.

Recueil : Poèmes

La vie est une fleur qui s'épanouit lentement
Un a un ouvre ses pétales, éclatante de beauté
Puis doucement s'éteint et se fane.
Les gouttes de rosée viennent caresser le bourgeon
Recroquevillé tel un foetus.
Puis dans un cri s'arrache du ventre de la terre,
Sa mère nourricière.
Dans l'éclat du petit matin hésite, tremblante et s'ouvre,
Réchauffée par la lumière et les premiers rayons du soleil.
Bercée tendrement par la douceur du vent printanier
Laissant couler les dernières larmes de pluie
Sur sa robe encore froissée.
Protégée par sa fragilité et sa beauté éphémère
Comme l'enfant, petit être naïf et innocent
Frêle, émerveillée, lentement se redresse et grandit
Découvre la vie, s'émerveille et s'épanouit
Puis rebelle, tête haute brave les forces et les tempêtes
Adulte, trace son chemin, se résigne
Accepte son destin
Lentement regarde sa vie,
S'accroche au passé
Mais l'avenir défile droit devant
Et paisible elle s'éteint
Epargnée par sa fragile nature
Des agressions qui auraient pu l'anéantir.
La main innocente qui arrache la beauté de cette fleur
Ou la haine qui l'écrase de sa botte
Douloureusement se replie et se recroqueville
Dans une pluie, verse ses larmes fécondes
Nourrit la terre de sa source.

Poème 3 : La vie idéale

Poète : Charles Cros

Recueil : Le coffret de santal (1873)

Une salle avec du feu, des bougies,
Des soupers toujours servis, des guitares,
Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
Où l'on causerait pourtant sans orgies.

Au printemps lilas, roses et muguets,
En été jasmins, oeillets et tilleuls
Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais.

Les hommes seraient tous de bonne race,
Dompteurs familiers des Muses hautaines,
Et les femmes, sans cancans et sans haines,
Illumineraient les soirs de leur grâce.

Et l'on songerait, parmi ces parfums
De bras, d'éventails, de fleurs, de peignoirs,
De fins cheveux blonds, de lourds cheveux noirs,
Aux pays lointains, aux siècles défunts.

Poème 4 : La vie après la vie.

Poète : Thérèse Dupuis

Recueil : Les poésies sur la vie (2008)


Partir vers d'autres lieux, se dévêtir en somme,
De nos rires et nos jeux, de tout ce qui fait l'homme.
Courir vers d'autres cieux, en espérant que là,
Nous serons plus heureux bien qu'ait sonné le glas.

Espérer que ce monde soit en tout point le même,
Qu'en cette terre profonde et sous les chrysanthèmes
Nous retrouvions nos chers, qui éclairaient nos vies,
Mais qu'une absence amère, a soudain assombri.

Se dire qu'après le vie il y a toujours la vie,
Et que celui qui gît est un être endormi.
Ne pas cesser de croire, bien que coulent les larmes,
Toujours garder l'espoir que cesse un jour ce drame.

Sourire à ce passé, à nos conversations,
Aujourd'hui délaissées, en points de suspension,
Nous reprendrons leurs cours, en ce nouveau départ,
Sous la clarté du jour, ou la chaleur d'un soir.

Garder les souvenirs au fond de nos mémoires,
Pour mieux nous accueillir, ne pas nous décevoir.
Veiller à tous ces rires, ces éclats de bonheur,
Ne plus jamais vieillir bien que passent les heures.

Juste arrêter le temps pour que l'éternité,
En cet ultime instant, ait cessé d'exister.
Et prendre sur le coeur un pétale de ces roses,
Eclatant de blancheur et à jamais écloses.

Poème 5 : Eau d'en vie.

Poète : Louis-Philippe de Ségur

Recueil : Les poésies inédites (1801)


Rions, chantons, aimons, buvons :
En quatre points c'est ma morale.
Rions tant que nous le pouvons,
Afin d'avoir l'humeur égale.

L'esprit sombre, que tout aigrit,
Tourmente ce qui l'environne ;
Mais l'homme heureux qui toujours rit
Ne fait jamais pleurer personne.

Quand Dieu noya le genre humain
II sauva Noé du naufrage,
Et dit en lui donnant du vin :
« Voilà ce que doit boire un sage. »

Buvons-en donc jusqu'au tombeau :
Car, d'après l'arrêt d'un tel juge,
Tous les méchants sont buveurs d'eau ;
C'est bien prouvé par le déluge.

Un cœur froid qui jamais n'aima
Du ciel déshonore l'ouvrage ;
Et pour aimer Dieu nous forma,
Puisqu'il fit l'homme à son image.

II faut aimer ; c'est le vrai bien ;
Suivons, amis, ces lois divines ;
Aimons toujours notre prochain,
En commençant par nos voisines.

 

Poème 6 : La vie est un songe.

Poète : Jacques Vallée Des Barreaux

Recueil : La vie (1663)


Tout n'est plein ici bas que de vaine apparence,
Ce qu'on donne à sagesse est conduit par le sort,
L'on monte et l'on descend avec pareil effort,
Sans jamais rencontrer l'état de consistance.

Que veiller et dormir ont peu de différence,
Grand maître en l'art d'aimer, tu te trompes bien fort,
En nommant le sommeil l'image de la mort,
La vie et le sommeil ont plus de ressemblance.

Comme on rêve en son lit, rêver en la maison,
Espérer sans succès, et craindre sans raison,
Passer et repasser d'une à une autre envie,

Travailler avec peine et travailler sans fruit,
Le dirai-je, mortels, qu'est-ce que cette vie ?
C'est un songe qui dure un peu plus qu'une nuit. 


Poème 7 : Rêver et vivre.

Poète :Henri-Frédéric Amiel

Recueil : La part du rêve (1863)


Se prêter à la vie, est-ce là vraiment vivre ? —
D'un regard détaché tout voir sans rien saisir ;
Comme un tableau charmant admiré sans désir,
Contempler tous les biens dont le monde s'enivre,
Et ne rien demander, pas même le plaisir,

C'est rêver. — Or, la vie est semblable à la femme.
Pour qu'elle nous sourie il faut la courtiser ;
Il faut l'aimer de cœur pour qu'elle ouvre son âme,
Et pour la bien connaître il la faut épouser.

 

Poète 8 : Pour être heureux dans cette vie.

Poète : Barnabé Farmian Durosoy

Recueil : Les poésies diverses (1766)


Pour être heureux dans cette courte vie,
Il faut de peu savoir te contenter ;
Petits désirs sont exempts de folie,
Petits désirs ne peuvent tourmenter :

Tel est mon plan près de l'objet que j'aime.
Quand je dépeins mon tendre sentiment,
Et que j'obtiens un applaudissement,
Je suis heureux et ma joie est extrême ;

Si doucement sa main presse ma main,
Je suis heureux, je bénis mon destin ;
Si je vois son regard lire au fond de mon âme,
Je suis heureux encor de lui montrer ma flamme ;

Mais si ma bouche ardente et prête à s'embraser
Vient effleurer sa bouche et recueille un baiser,
Mille fois trop heureux de mon trop doux servage,
Je suis prêt d'oublier qu'on obtient bien davantage.

 

Poème 9: Quand le fil de ma vie

Poète : Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

Recueil : Élégies (1830).

Quand le fil de ma vie (hélas ! il tient à peine )
Tombera du fuseau qui le retient encor ;
Quand ton nom, mêlé dans mon sort,
Ne se nourrira plus de ma mourante haleine ;
Quand une main fidèle aura senti ma main
Se refroidir sans lui répondre ;
Quand mon dernier espoir, qu'un souffle va confondre,
Ne trouvera plus ton chemin,
Prends mon deuil : un pavot, une feuille d'absinthe,
Quelques lilas d'avril, dont j'aimai tant la fleur ;
Durant tout un printemps qu'ils sèchent sur ton cœur,
Je t'en prie : un printemps ! cette espérance est sainte !
J'ai souffert, et jamais d'importunes clameurs
N'ont rappelé vers moi ton amitié distraite ;
Va ! j'en veux à la mort qui sera moins discrète,
Moi, je ne serai plus quand tu liras : « Je meurs. »

Porte en mon souvenir un parfum de tendresse ;
Si tout ne meurt en moi, j'irai le respirer.
Sur l'arbre, où la colombe a caché son ivresse,
Une feuille, au printemps, suffit pour l'attirer.

S'ils viennent demander pourquoi ta fantaisie
De cette couleur sombre attriste un temps d'amour,
Dis que c'est par amour que ton cœur l'a choisie ;
Dis-leur que l'amour est triste, ou le devient un jour.
Que c'est un vœu d'enfance, une amitié première ;
Oh ! dis-le sans froideur, car je t'écouterai !
Invente un doux symbole où je me cacherai :
Cette ruse entre nous encor . . . c'est la dernière.

Dis qu'un jour, dont l'aurore avait eu bien des pleurs,
Tu trouvas sans défense une abeille endormie ;
Qu'elle se laissa prendre et devint ton amie ;
Qu'elle oublia sa route à te chercher des fleurs.
Dis qu'elle oublia tout sur tes pas égarée,
Contente de brûler dans l'air choisi par toi.
Sous cette ressemblance avec pudeur livrée,
Dis-leur, si tu le peux, ton empire sur moi.

Dis que l'ayant blessée, innocemment peut-être,
Pour te suivre elle fit des efforts superflus ;
Et qu'un soir accourant, sûr de la voir paraître,
Au milieu des parfums, tu ne la trouvas plus.
Que ta voix, tendre alors, ne fut pas entendue ;
Que tu sentis sa trame arrachée à tes jours ;
Que tu pleuras sans honte une abeille perdue ;
Car ce qui nous aima, nous le pleurons toujours.

Qu'avant de renouer ta vie à d'autres chaînes,
Tu détachas du sol où j'avais dû mourir
Ces fleurs, et qu'à travers les plus brillantes scènes,
De ton abeille encor le deuil vient t'attendrir.

Ils riront : que t'importe ? Ah ! sans mélancolie,
Reverras-tu des fleurs retourner la saison ?
Leur miel, pour toi si doux, me devint un poison :
Quand tu ne l'aimas plus, il fit mal à ma vie.

Enfin, l'été s'incline, et tout va pâlissant :
Je n'ai plus devant moi qu'un rayon solitaire,
Beau comme un soleil pur sur un front innocent
Là-bas . . . c'est ton regard : il retient à la terre !

Poème 10 :  Le temps de vivre

Poète : Anna de Noailles (1876-1933)

Recueil : Le cœur innombrable (1901).

Déjà la vie ardente incline vers le soir,
Respire ta jeunesse,
Le temps est court qui va de la vigne au pressoir,
De l'aube au jour qui baisse,

Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour,
Aux mouvements de l'onde,
Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour,
C'est la chose profonde ;

Combien s'en sont allés de tous les cœurs vivants
Au séjour solitaire
Sans avoir bu le miel ni respiré le vent
Des matins de la terre,

Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils
Aux racines des ronces,
Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil
Se déploie et s'enfonce.

Ils n'ont pas répandu les essences et l'or
Dont leurs mains étaient pleines,
Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort
Sans rêve et sans haleine ;

— Toi, vis, sois innombrable à force de désirs
De frissons et d'extase,
Penche sur les chemins où l'homme doit servir
Ton âme comme un vase,

Mêlé aux jeux des jours, presse contre ton sein
La vie âpre et farouche ;
Que la joie et l'amour chantent comme un essaim
D'abeilles sur ta bouche.

Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment
Les rives infidèles,
Ayant donné ton cœur et ton consentement
À la nuit éternelle.