L’incipit du roman Au bonheur des Dames d'Emile Zola nous fait découvrir Octave Mouret, personnage central du roman, autour duquel est construite l’intrigue. Le début du roman donne des indices sur son ascension sociale et permet de brosser un premier portrait qui sera complété par la suite.

La réussite d’Octave Mouret entre chance et talent

Octave Mouret est un provençal arrivé à Paris pour y faire fortune. Au début de sa vie parisienne, il multiplie les conquêtes féminines et sa réputation n’est pas enviable. Sa rencontre avec Mme Hédouin, fille de l’un des frères Deleuze, l’un des fondateurs du magasin Au Bonheur des dames est déterminante pour lui. Ayant perdu son père et son oncle, Caroline hérite de tout. Elle épouse Octave Mouret en secondes noces mais décède rapidement. Son époux recueille alors sa fortune, devenant le seul et unique propriétaire du magasin.

La phrase « Toutes les chances ! » au discours indirect libre, peut être prononcée par le narrateur ou par les petits commerçants, comme M. Baudu, qui subissent la concurrence des grands magasins. Tout semble réussir à son concurrent, qui fait des jaloux et des envieux dans le monde du commerce. Cette phrase, répétée deux fois, encadre le résumé du parcours de Mouret en créant un effet d’insistance à propos de la chance et de la facilité avec lesquelles il a gravi les échelons professionnels. Cela semble presque trop pour n’être que le fruit du hasard. Le lecteur pourrait se demander si Mouret n’a pas aidé le destin en agissant malhonnêtement. La dernière exclamation clôt ce retour en arrière en montrant qu’au moment où le récit est fait, Mouret a encore un brillant avenir devant lui, car ses concurrents n’ont pas son envergure. Ils ne peuvent pas rivaliser avec lui et périclitent.

Le roi du Bonheur des Dames

Fidèle à son poste, Mouret se rend tous les matins dans son bureau, « solide », « l’œil vif », « la peau fraîche », « tout à sa besogne », malgré une vie nocturne bien remplie. En début de carrière, son manque de sérieux, son « apparente étourderie » et ses « histoires de femme inquiétantes » auraient pu lui être préjudiciables, mais ses qualités, dont son « coup de génie », son « audace » et sa « grâce victorieuse », l’ont emporté sur ses défauts. Entouré de ses « lieutenants », il « gouverne », règne en « roi absolu » sur son grand magasin, sorte de citadelle imprenable, qu’il a façonnée à sa manière. Homme de génie, travailleur acharné, audacieux et passionné par les affaires, il impose le respect.

« Fils d’un fermier pauvre des environs de Limoges », Bourdoncle a débuté sa carrière au Bonheur des dames en même temps que Mouret, mais n’a pas évolué de la même manière. Pourtant « très intelligent » et « très actif », il n’a pas su égaler le talent de son camarade. Peu à peu, il a gravi les échelons pour devenir un des fidèles « lieutenants du patron ».

Les verbes ou expressions : « s’était incliné », « obéissant », « et cela sans lutte », « s’était exécuté », « lui confiant même l’héritage » constituent le champ lexical de la servilité, témoignent du caractère faible du personnage. En effet, Bourdoncle s’est effacé et a accepté d’endosser le rôle de faire-valoir pour permettre à Mouret de briller et de régner en maître, après lui avoir confié toute sa richesse. Sans doute est-ce la preuve d’une confiance absolue et d’un manque de personnalité notoire. Le portrait de cet « homme sage », contraste donc terriblement avec celui de Mouret, homme moins sérieux mais plus passionné.

Un héros réaliste 

Mouret et Bourdoncle ont deux personnalités totalement opposées. L’un incarne l’audace et l’insouciance, l’autre le sérieux et la stabilité. C’est en ce sens qu’ils sont complémentaires. Bourdoncle est pour Mouret un homme de confiance  sur lequel il peut s’appuyer, un collaborateur de qualité à qui il confie des responsabilités. Octave Mouret fait figure de héros réaliste car au début du roman, il est identifié très précisément. On connaît son nom, son prénom et son passé :

« Un garçon tombé du Midi à Paris », des « histoires de femme », le « scandale d’un flagrant délit ». Les circonstances de son ascension sociale sont également précisées puisque la « conquête brusque et inexplicable de Mme Hédouin », lui permettra de devenir, une fois veuf, l’unique propriétaire du Bonheur des dames. Son caractère est présenté avec ses qualités et ses défauts, mais on retient surtout l’image d’un « Provençal passionné », remarquable par « son audace » et « sa grâce victorieuse ».

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