Le proces de Galilee1 – Influence de Galilée

Une révolution scientifique s’accomplit: la description du monde se mathématise, le cosmos antique et médiéval, ensemble ordonné de qualités sensibles, se dissout. A une physique héritée d’Aristote, expliquant la chute des corps par la tendance à retrouver le bas leur lieu naturel— se substitue un univers régi par des lois, énoncées mathématiquement. La physique mathématique galiléenne va désormais dominer.

En 1604, Galilée, mathématicien, physicien et astronome italien (1564 1642), a découvert le mouvement rectiligne uniformément accéléré. Ainsi naît la loi de la chute des corps. L’expression mathématique des lois expérimentales apparaît constitutive, en ce début du XVIIe siècle, d’une véritable révolution scientifique : la nature est écrite en langage mathématique. La physique mathématique tient une place prépondérante. Tout s’explique par figures et mouvements.

 

Galilée déduit deux choses de ses observations astronomiques:

• D’une part, que tous les déplacements dans le système solaire ne s’effectuent pas autour de la Terre, ce qui le conduit à adopter le système héliocentrique de Copernic, mais sans pouvoir encore le démontrer.

• D’autre part, il avance l’idée de l’homogénéité des corps célestes. Les astres n’ont pas de privilège par rapport à la Terre. Il s’oppose ainsi à la vieille théorie grecque des deux mondes : l’un parfait, celui des astres, l’autre imparfait, celui de la Terre. La Terre n’est qu’une planète parmi les autres, l’espace est identique en tout point. Il n’y a plus de hiérarchie dans l’univers, la nature est égalisée, le monde est unifié.

Galilée, qui était d’abord un physicien, fut l’initiateur de cette révolution qui trouva sa forme achevée avec Newton. La conception galiléenne du mouvement est fondée sur 2 principes:

• Tout corps sur Terre a la même vitesse de déplacement que la vitesse de rotation de la Terre (mouvement rectiligne uniforme).
• La distance parcourue par un corps en chute libre est proportionnelle au carré des temps (chute des corps).


[L’immense livre de l’Univers] est écrit dans la langue mathématique et ses caractères sont des triangles, des cercles et autres figures géométriques, sans le moyen desquels il est humainement impossible d’en comprendre un mot» (Galiléo Galilei, L‘Essayeur, in Christiane Chauviré, L ‘Essayeur de Galilée, Belles Lettres, p. 141).

Ce faisant, Galilée introduit une révolution capitale dans la pensée ce n’est plus à la recherche des causes premières qu’il s’attache, mais aux relations entre les phénomènes. C’est à partir du XVIIIe siècle seulement, après que Newton, couronnant ce mouvement de mathématisation de la nature, a énoncé, en 1687, la loi de la gravitation universelle, que les idées galiléennes prendront leur plein essor.

Le XVIIe siècle: celui de la raison scientifique, conquérante et dynamique, captant le réel.

2 - La conquête de la nature

Les conséquences de la révolution scientifique sont immenses : le projet de maîtrise du réel se dessine alors, entre 1620 et 1640, avec force. C’était bien l’idée que nous avons trouvée chez Francis Bacon dans le Novum Organum (1620) et que Descartes explicite avec plus de précision dans le Discours de la méthode (1637). En bref, une science, tirée de la nature, est action : elle est efficace et liée à un objectif de mainmise sur les choses, dans un but pratique et utilitaire.

Ce thème, «nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature» (Discours de la méthode), est à l’origine de la pensée des Lumières, mais aussi à la source du développement de la science et de la technique aux XIXe et XXe siècles. Elle forme le noyau des «Temps modernes »