Pierre et Jean (1888)

Les Roland, d’anciens bijoutiers parisiens, coulent des jours paisibles au Havre où leurs deux fils, Pierre et Jean, sont venus prendre du repos après des études couronnées de succès : Pierre a été reçu docteur en médecine et Jean licencié en droit.

Les deux jeunes hommes songent tous deux à s’établir et convoitent la même jeune femme, une veuve amie de leurs parents, Mme Rosémilly. Or le notaire vient les trouver pour leur annoncer qu’un ancien ami de la famille, Léon Maréchal, décédé, a institué Jean son légataire universel. Pierre éprouve alors pour son frère un début de jalousie qui se transforme bientôt en une sorte de suspicion obsessionnelle : Jean, pense-t-il, est peut-être le fils naturel du défunt Maréchal dont Mme Roland a précisément fait disparaître le portrait...

Au fil des jours le doute grandit, devient de plus en plus intolérable, au point que Pierre finit par réclamer à sa mère le portrait disparu et lui laisse entendre qu’il a deviné la triste vérité. Par son trouble, Mme Roland confirme les présomptions de son fils qui supporte de moins en moins la vie sous le toit familial. Une curieuse relation s’installe alors entre la mère et le fils, Pierre souffrant de ne plus respecter sa mère et de se livrer sur elle à une torture morale de tous les instants.

Quant à Jean, il est comblé : il s’apprête à épouser la jeune veuve et à s’établir dans un cabinet choisi par sa mère. A bout de nerfs, Pierre finit par avouer à Jean le secret qu’il a découvert. Cette douloureuse révélation a lieu lors d’une scène de dispute éprouvante entre les deux frères à laquelle assiste leur mère. Dans les temps qui suivent, Jean obtiendra de la bouche même de cette femme la confirmation de la vérité et, bouleversé mais de caractère placide, s’efforcera de dédommager matériellement son frère. Pierre trouvera finalement une place de médecin à la compagnie transatlantique et s’embarque sur le paquebot La Lorraine.

Voir aussi:

Fiche analytique sur Pierre et Jean de Maupassant 

Pierre et Jean commentaire du chapitre II

Bac de français