Le travail nécessaire à l’élaboration et à la rédaction d’une dissertation philosophique peut être divisé, en gros, en six étapes.
I – Choix du sujet à traiter
C’est évidemment celle au cours de laquelle vous devez choisir le sujet que vous allez traiter. Consacrez-y un temps suffisant : ne vous précipitez pas sur le sujet qui semble immédiatement le plus «facile» : vous pourriez découvrir ensuite qu’en fait, à l’exception de quelques vagues idées générales et approximatives, il ne vous «inspire» guère, et il serait évidemment fâcheux de devoir changer de sujet au bout d’une heure!
C’est pourquoi il faut lire et relire soigneusement les trois sujets proposés, sans initialement en privilégier aucun, et si possible en notant sur une feuille de brouillon les idées qui vous viennent à l’esprit à leur propos. En comparant ces notes, et en essayant d’imaginer quels développements ultérieurs elles pourront produire, vous risquez moins de vous tromper.
II – Rechercher des idées et des exemples pour la dissertation
Il s’agit de commencer à élaborer un plan. Mais en accueillant d’abord les idées dans le désordre.
Notez en conséquence au brouillon tout ce qui vous vient à l’esprit, sans vous soucier de le rédiger correctement : idées personnelles, références possibles à des auteurs ou à des textes lus en cours d’année, souvenirs littéraires, emprunts à l’histoire aussi bien qu’à l’actualité au sens le plus large, exemples, etc.
III – Élaborer le plan de la dissertation
Il s’agit maintenant de composer un vrai plan, c’est-à-dire de mettre les idées en ordre.
Pour y parvenir:
— vous devez avoir à l’esprit l’idée directrice de tout le devoir, et la formuler clairement;
— vous devez parvenir à extraire de vos premières notes, en les rassemblant progressivement et en approfondissant leurs implications ou conséquences (mais aussi en éliminant ce qui peut apparaître maintenant comme inutile ou trop éloigné du sujet), les idées directrices qui animeront chaque partie, puis les différents arguments à développer dans chaque partie, et les « exemples» et références qui viendront illustrer ces arguments;
— vous devez enfin penser aux transitions qui permettront de passer d’un argument au suivant, et d’une partie à la suivante. Autrement dit, la rédaction de ce plan est capitale, puisque 1’« allure » générale de votre copie en dépendra, et tout particulièrement son aspect démonstratif (n’oubliez pas qu’il s’agit de persuader un lecteur anonyme de la validité de vos raisonnements). Dites-vous bien que le temps passé sur le plan est loin d’être du temps perdu : mieux vaut donc y consacrer un peu plus que prévu, pour parvenir à un résultat satisfaisant, plutôt que de le bâcler — et de se retrouver ensuite égaré dans sa propre copie, sans avoir prévu suffisamment ce qui doit suivre telle analyse ou préparer telle partie.
IV - Rédaction de l’introduction
Il est fortement conseillé de rédiger directement la copie au propre, sans passer par un brouillon complet. Cependant, on peut faire un brouillon pour l’introduction, dans la mesure où elle a un rôle évidemment important de mise en appétit du lecteur: on s’attachera donc à son élégance formelle autant qu’à sa pertinence.
V – Rédaction du développement et de la conclusion
Pour le reste de la copie (différentes parties et conclusion), la rédaction s’effectue avec le plan sous les yeux : il s’agit maintenant de formuler et d’expliciter les idées et arguments déjà mis en ordre — ce qui ne doit pas poser de problème particulier. Ecrivez en prenant votre temps pour formuler clairement ce que vous avez à dire. Évitez le jargon inutile, qui n’impressionne personne, mais aussi le style trop familier. Ne multipliez pas les allusions à votre pensée « personnelle» (« je pense »...), puisque cette dernière est bien plutôt collective : trop user du «je », c’est être victime d’une illusion d’originalité, ce qui n’est pas philosophiquement très positif...
VI – Relecture de votre dissertation
Bien entendu, tout le monde sait qu’il faut relire. Comment se fait-il alors que les correcteurs du baccalauréat aient si souvent l’impression que cela n’a pas été fait? Relisez donc, attentivement, pour supprimer les fautes d’orthographe (à l’examen, une surabondance de fautes d’orthographe dans une copie peut coûter jusqu’à deux points de moins par épreuve), corriger une expression un peu défectueuse, compléter une phrase, etc. Si vous constatez un oubli important, sachez qu’une note en bas de page ou en fin de copie, appelée dans le texte par un chiffre entre parenthèses, est toujours possible.
Puisque, au baccalauréat, l’épreuve de philosophie dure quatre heures, nous vous proposons d’organiser ainsi votre temps:
I. Choix du sujet: 10 à 15 minutes.
2 Recherche des idées en vrac : 20 minutes.
3. Élaboration du plan : 40 à 45 minutes.
4. Rédaction de l’introduction: 10 minutes.
5. Rédaction du reste de la copie : 2 heures et demie.
6. Relecture : 10 minutes, ou plus, selon le temps utilisé. Inutile de contempler le plafond en attendant la fin des quatre heures...