1. Avant d'écrire: Analyser les limites de l’image

  • Le cadre

Un cadre est généralement rectangulaire. Les formes ovales épousent mieux les proportions d’un portrait, qu’ils rendront plus doux, plus intime; un cadre circulaire pourra suggérer une interprétation cosmique et imposera sans doute sa forme à l’organisation du tableau.

  • Le hors champ et le contrechamp

Les regards des personnages sont-ils tournés vers le hors champ ? Devine-t-on un élément hors de la scène ? N’oubliez pas que le spectateur se trouve placé en contrechamp : si les personnages le regardent, il se sent nécessairement impliqué, accusé peut-être.

  • Les plans

Un plan d’ensemble soulignera la petitesse de l’homme dans la nature ou dans la ville; il pourra prendre une dimension épique ou tragique, donner une impression de liberté. Plus le plan se resserre, plus l’on donne au spectateur l’impression d’être physiquement proche. Il en résulte une plus ou moins grande implication. L’expression des visages devient également plus significative. Quant au très gros plan, il peut exprimer la fascination ou susciter le dégoût d’une proximité excessive.

  • L’angle de vue

L’angle frontal nous place à égalité avec le sujet, il permet une identification. La plongée nous donne une impression de domination. La contre-plongée au contraire suggère l’infériorité, elle a été utilisée dans les films ou les affiches de propagande pour susciter l’admiration devant l’ouvrier musclé ou le soldat qui défile.

2. Analyser le sujet de l'image pour préparer l'écriture

  • Les lignes

— Les lignes de force horizontales et verticales donnent une impression d’immobilité et de calme. Les lignes obliques ascendantes (bas à gauche, haut à droite, pour les cultures lisant dans ce sens) donnent une impression de dynamisme. Les courbes créeront une impression de douceur, mais les lignes sinueuses suggéreront plutôt l’agitation et le tourment.

— Les figures géométriques : le carré évoquera la stabilité et la masse; le triangle la base en bas, la stabilité et l’élévation; le cercle la perfection.

— Les lignes de fuite, si elles existent, donneront une impression de profondeur. Le point de fuite situé hors du champ élargit davantage et rend sensible l’existence du hors champ. Il est plus dynamique. Le point de fuite dans le champ suggère au contraire l’équilibre parfait et la stabilité.

  • Les couleurs et la lumière

— La lumière est-elle naturelle et directe ? Passe-t-elle à travers une fenêtre, ce qui renforcera l’impression d’intimité ? Vient-elle d’un feu ou d’une bougie ?

L’intimité sera aussi renforcée, ainsi que le mystère lié aux zones d’ombres dans un clair-obscur.

— Soyez attentif au symbolisme et aux vertus plus ou moins dynamisantes des couleurs.

  • La scène représentée

— Les objets, les vêtements et les attitudes permettent de caractériser les personnages (âge, position sociale, intentions) et sont souvent symboliques. Par exemple, des regards portés vers le ciel symbolisent la prière.

— Les figures de style propres à l’écriture se retrouvent en peinture. L’hyperbole permet d’exagérer les dimensions d’un objet, d’un vêtement ou l’expression d’un sentiment. L’antithèse construit l’image autour d’une opposition. La synecdoque laisse deviner un ensemble à partir d’une partie. L’allégorie suggère une idée abstraite à partir de la scène représentée.

3. S’inspirer de l’image pour écrire votre texte

Vous pouvez être amené à écrire un texte à partir de l’image proposée. Qu’il s’agisse d’imaginer les pensées ou les propos des personnages représentés, de comparer deux ou trois œuvres, d’écrire un récit à partir de l’image, de composer un éloge ou un blâme, vous devrez toujours commencer par analyser l’image en détail.

— Si l’image utilise des figures de style, n’hésitez pas à y recourir vous aussi. Si vous percevez un symbole, développez-le dans votre texte.

— Soyez attentif au registre de l’image qu’il faudra respecter: dessin humoristique, tableau épique, photographie dramatique, portrait intimiste, caricature satirique, etc.

— Essayez d’adapter votre style au style de l’artiste. Si l’image est dépouillée et simple, utilisez des phrases courtes et des asyndètes. Si elle est, au contraire, imposante, académique et fouillée dans les détails, faites des phrases complexes, soyez sensible aux connecteurs logiques, utilisez des rythmes binaires ou ternaires.