je vis avec un jaloux

QU’EST-CE QUE LA JALOUSIE ?

La jalousie est une émotion complexe, dans la mesure où elle est le mélange de plusieurs émotions de base et parce qu'elle s'exprime de différentes manières selon les individus. Certains voient dans la jalousie de la tristesse et de la colère, d’autres de la peur et de la colère, voire quelquefois même de la honte. Toujours est-il que tous les êtres humains y sont sujets, à des degrés divers, et ce, à n’importe quel âge de la vie : pendant l'enfance, jalousie envers un frère ou une sœur, plus tard, jalousie envers une personne que l'on aime... Elle est liée à l'estime de soi dans la mesure où elle apparaît quand on ne se sent pas à la hauteur pour réussir à garder quelqu‘un qu'on aime. La jalousie exprime un sentiment de possession et est liée à la peur de perdre ce que l'on possède. Elle se distingue, de fait, de l'envie, qui est le fait de désirer ce que l'autre possède. Dans l'envie, le but est d'obtenir ce que l'on n’a pas. Dans la jalousie. Le but est de garder ce que l'on a pour soi ...

C'est pour cette raison que la jalousie est liée au sentiment amoureux et passionnel. Les scientifiques évolutionnistes (les disciples de Darwin et de la théorie de l'évolution) pensent que cette émotion a survécu jusqu’à nos jours pour des raisons de reproduction. En effet, à l'origine, la jalousie masculine garantissait au mâle que ses enfants étaient bien les siens. La femme devait, elle, s'assurer que les vivres ramenés par son partenaire lui étaient bien destinés, à elle et sa progéniture.

LES RACINES DE LA JALOUSIE EXCESSIVE

La jalousie excessive est la conséquence d'une histoire, d'un vécu, de différentes expériences. Elle s'appuie sur le sentiment de sécurité de l'individu. Certaines personnes, de par ce qu’ils ont vécu dans leur enfance, ont un sentiment d'insécurité affective profond.

D'après les psychologues, les enfants ont trois types d'attachements possibles, qui sont déterminés avec une expérience simple. L'enfant est laissé seul sans sa mère (ou sans la personne représentant sa mère), alors que d'autres personnes étrangère sont présentes dans la salle. Sa réaction est analysée au retour de celle-ci.  L’attachement est dit « sécure » quand l'enfant manifeste de la joie au retour de sa mère et qu'il recherche le contact avec elle (environ 60% des enfants). L'attachement est décrit comme «ambivalent » quand l'enfant manifeste à la fois de la joie et de la colère ou de la tristesse (environ 30% des enfants). Enfin, le bébé qui se détourne complètement de sa mère et qui va chercher le contact avec une personne étrangère fait preuve de ce que l'on appelle un attachement « insécure » (10% des enfants).

Un processus d'attachement défaillant (c’est-à-d ire insécure et, dans une moindre mesure, ambivalent) est souvent provoqué par un comportement inadapté de la part de la mère (qui, par exemple, ne sait pas décoder le besoin de son enfant et donc y répondre), ou par une absence prolongée qui peut être due à une hospitalisation, une dépression, une séparation, etc.

LE MANQUE DE CONFIANCE EXPLIQUE LA JALOUSIE MALADIVE

Évidemment, l'enfant qui souffre d'une défaillance au niveau de l'attachement maternel a tendance à avoir une estime de soi plus faible (il est persuadé qu’il n’est pas digne d'être aimé puisqu’il pense que sa mère ne l'aime pas et il se dit alors qu’il doit faire des efforts pour l'être).

Mais plus important encore, il perd son « capital confiance en l'autre». Cela perdure une fois adulte, se répercute sur ses relations amicales ou amoureuses, et peut entraîner ce sentiment maladif de jalousie, qui se nourrit alors de l'incertitude, de doutes permanents et du manque de confiance en soi et en l’autre. Cette jalousie peut avoir plusieurs visages. Cela peut être une jalousie « normale », c'est-à-dire celle qui s'appuie sur des faits, mesurée, qui ne provoque donc pas de souffrance, que ce soit chez l'un ou l’autre partenaire. Mais ce peut être aussi une jalousie maladive, plus obsessionnelle, qui pose beaucoup plus de problèmes, avec restriction des droits de la personne jalousée, contrôles continus de ses activités ou de ses fréquentations, etc. La personne sujette à la jalousie va alors avoir tendance à sans cesse « tester » l'amour de l'autre (ce qui provoque, en général des questionnements plutôt négatifs chez le conjoint). Et finalement, ce qu’il craint le plus (l'abandon) finit par se produire ... Ce sentiment est donc évidemment source de souffrance chez le jaloux et chez la personne jalousée. Il est difficile alors d'avoir des rapports équilibrés et de s’épanouir dans ses relations.



A RETENIR

La jalousie est une émotion complexe

La jalousie est une émotion complexe qui est composée de plusieurs émotions simples. Ici, interviennent souvent la peur (de perdre l'autre), la tristesse, la colère, voire la honte (une autre émotion complexe ...) Elle est différente de l'envie. C'est en fait une sorte de mécanisme de défense destiné à garder pour soi ce que l'on a peur de perdre.

 La jalousie excessive : un problème d'estime de soi

La jalousie excessive vient d'un sentiment d’insécurité affective profond de la petite enfance. Des expériences ont été faites pour déterminer le type d'attachement des enfants à leur mère. L'attachement sécure, ambivalent et insécure. Ceux qui font preuve d'un attachement dit insécure auront tendance à manquer d'estime de soi et de confiance en l'autre.

Des difficultés relationnelles

L'estime de soi est la capacité de se sentir digne d'être aimé. Elle sera donc plus faible chez quelqu'un qui a manqué d'amour dans son enfance, ce qui aura des conséquences sur ses relations avec les autres, à l'âge adulte, des difficultés à faire confiance, une tendance à la jalousie, qui peuvent contribuer à mettre fin à une relation sentimentale.

 

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