I. Présentation de l'exercice du résumé :

Aux concours, l’épreuve de rédaction consistera, entre autres, à résumer des textes d’idées, développant l’opinion d’un penseur illustre ou d’un essayiste connu sur le thème au programme. La formation scientifique requiert l’aptitude à démonter les mécanismes du discours, à en restituer la cohérence logique et à en souligner la progression argumentative. Le résumé de texte permet d’évaluer les compétences culturelles, les capacités logiques et la maîtrise linguistique des étudiants désireux d’embrasser une telle carrière. Ce type d’épreuve exige une totale objectivité, de la logique et de la clarté. L’exercice repose sur l’aptitude à comprendre une démonstration — le manque de culture générale empêche parfois la compréhension d’un raisonnement abstrait —, percevoir la logique du texte: saisir la thèse de l’auteur, les étapes de son raisonnement et en restituer la progression argumentative, « traduire » un texte long en un texte court sans ajouter d’idée personnelle.

Les correcteurs établissent un barème en fonction de ces trois critères dont, bien évidemment, ils font varier l’importance relative en fonction des textes — plus ou moins difficiles à comprendre, à organiser, à transcrire, etc. Aussi ne saurions-nous trop vous conseiller de consulter les sites ouverts par les différentes écoles auxquelles vous vous présentez pour prendre connaissance des demandes et remarques émises par les jurys. Vous serez à même de mieux comprendre encore ce que chacun d’eux attend de vous.

II. Comment obtenir la moyenne au résumé de texte ?

II faut satisfaire au critère d’exhaustivité, c’est-à-dire ne pas omettre d’idée importante mais aussi percevoir leurs liens logiques donc bien enchaîner les arguments entre eux. En effet, vous ne devez pas énumérer les idées de l’auteur sans les organiser logiquement.

1. Remplir l’exigence d’objectivité

Le résumé de texte exige la restitution précise et objective de toutes les idées du texte, sans en ajouter, sans en retrancher, sans les commenter et sans modifier leur ordre argumentatif. Au cours d’une vie professionnelle, l’ingénieur ou le scientifique en général se trouve sans cesse devant la nécessité de communiquer les conclusions d’une réunion ou les résultats de ses recherches sur tel ou tel projet. Il faut, alors, être capable d’exposer de manière concise, exhaustive, rigoureuse et claire l’essentiel des données. Partant d’un texte initial, vous en soulignerez la progression logique pour en fournir un équivalent absolument objectif.

Pour faire la différence entre les copies, le correcteur attend des candidats qu’ils fassent la preuve de leur compréhension de toutes les idées importantes: il ne faut pas spéculer sur son inattention et imaginer que, en ignorant les difficultés, vous pourrez faire illusion. Le correcteur a lu le texte et vous attend aux passages difficiles : il vaut mieux montrer que vous les avez sentis sans trop les comprendre — ou compris sans savoir les reformuler — ou, dans l’idéal, compris et transcrits avec netteté — plutôt que de les passer sous silence.

2. Comment dépasser la moyenne ?

Il faut « traduire » les arguments de l’auteur avec clarté, rigueur, voire élégance. En effet, votre travail consiste à comprendre le raisonnement de l’auteur et à le formuler à l’intention d’un lecteur qui n’aurait pas pris connaissance du texte initial. Vous n’avez pas à interpréter le texte ou à formuler votre opinion personnelle : placez-vous dans la position d’un traducteur chargé de « traduire un texte long en un texte court ». Il faut éviter la tentation de la reprise textuelle : il serait trop facile de procéder à un « copier-coller » en supprimant les passages que vous jugeriez « moins importants » que d’autres et en recopiant le reste. Il faut reformuler les arguments avec vos propres mots, vos propres tournures de phrase pour constituer une nouvelle unité de sens. Comme une traduction « mot à mot », un résumé réalisé « au ras du texte » ne permet pas de saisir la progression logique d’un raisonnement.

III. Quelle méthode suivre pour résumer un texte

a. Trouver la thèse de l'auteur:

Une lecture « active » du texte se réalise en deux temps: un balayage cursif permet de saisir le sujet traité par l’auteur, sa thèse ainsi que la situation de communication choisie — s’exprime-t-il avec ironie, humour?

b. Identifier le plan général du texte

Ensuite, il devient plus facile de déceler les grandes parties du raisonnement donc de délimiter le plan général du texte.

c. Construire le plan détaillé :

Puis, une analyse minutieuse permet d’identifier les idées secondaires et les articulations logiques nécessaires pour hiérarchiser les arguments. Pour être vraiment représentatif du texte initial, il convient de ne pas privilégier une partie par rapport à une autre. Le mauvais résumé s’étend de manière abusive sur certaines parties du texte et en sacrifie d’autres. Le bon résumé respecte les grandes masses de l’argumentation. Vous pourrez, à l’aide d’un crayon ou d’un surligneur, entourer les adverbes, les conjonctions de coordination ou de subordination. Vous serez à même de subordonner les idées secondaires aux idées essentielles et aboutirez au plan détaillé du texte.

Certains cas particuliers peuvent se présenter à vous. Ainsi, que faire lorsque l’auteur donne un exemple? Tout dépend du statut de cet exemple dans la progression argumentative: s’il étaye un argument que vous avez déjà retenu, il s’avère totalement inutile de le reprendre; mais si, pour la vulgariser, l’auteur formule une idée nouvelle sous une forme illustrative vous devez abstraire cette idée et l’intégrer dans le raisonnement tenu par l’auteur, Il ne faut pas, en effet, reprendre la forme de l’exemple mais seulement le fond. Vous ferez ainsi la preuve que vous savez distinguer ce qui relève de l’argumentation de ce qui est du registre de la redondance.

Par ailleurs, que faire lorsque l’auteur répète la même idée? Il convient de la reprendre une seule fois ; à vous de juger à quel moment sa reprise vous paraît la plus efficace pour traduire la progression du raisonnement.

d. Rédiger le résumé

À partir du plan détaillé du texte, vous pouvez passer à la rédaction. Comme vous avez pu le comprendre d’après les conseils émis ci-dessus, vous devez rester objectif et vous mettre à la place de l’auteur — ce qui exclut toute entrée en la matière du genre: « dans ce texte, l’auteur dit que... ». Cependant, même si l’auteur utilise — ce qui arrive rarement dans un texte d’idées — la première personne du singulier, il est recommandé d’utiliser, au concours la troisième personne du singulier.

Le résumé exige de vous une bonne connaissance du lexique car vous devez choisir le mot juste pour remplacer une périphrase par un terme adéquat mais sans reprendre les expressions de l’auteur. Bien évidemment, ce genre de recommandation contient en lui-même sa propre limite : il vise à exclure le recopiage car il serait tout à fait regrettable d’assimiler l’exercice du résumé à un simple collage de citations reprises dans le texte initial. Donc, si l’auteur emploie le mot « homme », ne vous interdisez pas l’utilisation de ce terme n’allez pas jusqu’à chercher une périphrase. Soulignez bien les articulations logiques, contenues dans le texte ou restituées par vos soins.

e. Le respect des consignes de longueur :

Pour faciliter le travail de rédaction et le concilier avec les consignes sur le nombre de mots à respecter, il faudrait déterminer, dès le départ, le nombre de mots relatif dont vous disposez pour chaque partie. Par exemple, vous avez dégagé un plan en trois parties à peu près d’égale importance; vous devez suivre la consigne limitant votre nombre de mots, dans le résumé, à cent cinquante.

Il vous suffira de calibrer, dès le départ, pour obtenir cinquante mots dans chaque partie. Cette méthode vous évitera de privilégier telle partie par rapport à une autre ou de recalculer votre nombre de mots plusieurs fois. Enfin, il est inutile de donner un titre à votre résumé — encore plus inutile d’intégrer le nombre de mots du titre dans le décompte final. Voir un exemple de résumé rédigé sur le thème de la parole

►Comment compter le nombre de mots ?

Comment compte-t-on le nombre de mots ? Les instructions sont très claires à ce sujet : compte pour un mot tout signe graphique séparé par un blanc ou un signe de ponctuation. Cette dernière n’est pas prise en compte. Ainsi, « l’évidence » compte pour deux mots et « c’est-à-dire » pour quatre mots, donc s’avère peu économique.., donc à éviter. Le bon sens engagerait à compter « aujourd’hui » ou « sociopolitique » pour une unité de sens, soit un mot. Mais certains comptabilisent, stricto sensu, les deux unités typographiques. Donc, il existe des ambiguïtés dans la manière de compter le nombre de mots. Dans la pratique, vous ne devez jamais utiliser d’abréviation dans un devoir de français : évitez donc les sigles car, en théorie, ils ne comptent que pour une unité de sens car leur « statut » hésite entre l’abréviation et le nom composé.

Compte tenu de ces considérations, il vaut mieux ne pas atteindre la marge supérieure permise par les 10 % ; vous pouvez, en effet, vous tromper de bonne foi et, si votre correcteur compte différemment de vous, il pourra vous appliquer une pénalité pour dépassement du nombre de mots. Nous ne saurions trop insister sur la nécessité de calculer avec la plus grande rigueur votre nombre de mots : si vous avez peur de vous tromper sur le compte, évitez d’atteindre la limite supérieure autorisée. Un compte faux produit une très mauvaise impression sur le jury.

Enfin, rappelez-vous qu’il serait regrettable de tricher sur le nombre de mots vous risquez une note éliminatoire car, aux concours, les épreuves testent à la fois un niveau de compétence et une attitude morale. Or, qui voudrait d’un collaborateur qui se permettrait d’essayer de tromper ses propres recruteurs? Voir une fiche méthode sur le résumé de texte

►Comment mettre en page son résumé?

La présentation doit rendre visible, immédiatement, le plan général du texte. Si vous consacrez un paragraphe à chaque grande partie du texte, votre correcteur saura, d’emblée, que vous avez perçu les masses du raisonnement. Surtout, ne découpez pas votre résumé en fonction des paragraphes du texte initial. Excluez totalement de retourner à la ligne après chaque point. Ce type de présentation fragmente votre devoir et contrevient à l’impératif de l’exercice: souligner la progression logique du texte.

Bien présenté, écrit lisiblement, le résumé devient plus facile à déchiffrer et votre correcteur vous en sera reconnaissant. Un devoir raturé, maculé de correcteur produit une très mauvaise impression et donne une piètre idée de votre personnalité — or, vous entrez en compétition avec d’autres candidats dont le jury veut aussi tester l’aptitude à intégrer un groupe préexistant, celui des élèves d’une école. Rappelez-vous que, au concours, le correcteur n’a de relation à vous qu’à travers votre copie; essayez de faire en sorte qu’elle vous représente au mieux.

 

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